2020-2021: Partenaire et solidaire
En cette année 2020-2021, où la pandémie de Covid-19 a continué d’affecter grandement le secteur musical, Musicaction a puisé force et direction dans ses cinq valeurs d’accessibilité, d’adaptabilité, de compétence, d’intégrité et d’interaction, valeurs qui ont démontré plus que jamais toute leur pertinence et raison d’être.
Plus qu’un titre, Partenaire et solidaire est une réalité, ô combien ressentie, au sein de la Fondation qui, durant l’année 2020-2021, a continué d’apporter son soutien indéfectible aux artistes, artisans et professionnels du secteur de la musique. L’organisation a été présente de diverses façons, notamment en assurant la gestion, pour le secteur francophone, des sommes octroyées au Fonds de la musique du Canada (FMC) par le Fonds d’urgence relatif à la COVID-19 pour soutenir les organismes chargés de la culture, du patrimoine et du sport du gouvernement fédéral. Elle a ainsi administré les phases 1 et 2 visant à apporter une aide ponctuelle aux organisations subissant des pertes financières importantes en raison de la pandémie. En perspective du prochain exercice financier, elle a aussi mis en place la nouvelle initiative du gouvernement fédéral de relance du spectacle sous la forme d’un programme temporaire nommé Soutien aux événements de musique devant public.
La dernière année fut donc très chargée pour la Fondation, puisqu’elle a continué parallèlement à mettre en œuvre l’importante modernisation du FMC. De nouveaux programmes ont été lancés en Initiatives individuelles – nouvelle appellation du volet Nouvelles œuvres musicales -, dont l’Enveloppe de financement global (EFG), dans le cadre de laquelle ont été accueillies, entre autres, les entreprises auparavant desservies par le Volet des entreprises de la musique. Mentionnons aussi le nouveau programme Développement de la carrière d’artistes, de compétences et d’affaires, qui a été créé pour offrir un outil supplémentaire aux plus petites entreprises et ainsi les appuyer dans l’atteinte des objectifs qu’elles se fixent pour leurs artistes. Au total, ce sont près de 70 entreprises qui auront donc eu accès à une enveloppe de financement annuelle.
Les Initiatives collectives n’ont pas été en reste cette année. L’ajout de nouveaux programmes, comme Promotion collective d’envergure, a mené à une première étape majeure de réingénierie de l’ensemble des programmes de ce volet en vue de l’année 2021-2022, laquelle s’est articulée autour de trois grands axes d’intervention, soit la programmation des artistes canadiens, la promotion des artistes canadiens et le développement des compétences, et ce, dans un objectif d’une meilleure compréhension des programmes et des accès pour la clientèle.
Dans cette année difficile, il importe également de saluer la créativité des artistes qui s’est traduite, dans le cadre de notre mandat, par une forte augmentation de la demande en Production-Jury avec un record de 301 projets reçus, soit une hausse de 20 % en comparaison de l’année 2019-2020. Pour faire face à cette demande inhabituelle et maintenir un taux d’acceptation convenable, Musicaction a majoré d’autant le budget initialement prévu pour ce volet qui est, rappelons-le, la voie d’accès réservée aux artistes auto-producteurs et aux plus petites entreprises. Ainsi, c’est une enveloppe de près de 1,5 M$ qui leur a été dévolue pour la seule production d’enregistrements sonores.
Cette créativité des acteurs du secteur musical s’est aussi manifestée de diverses autres façons, tout comme leur audace et leur adaptabilité. La suspension des déplacements à l’étranger a amené les partenaires canadiens et internationaux à explorer de nouvelles façons de faire pour maintenir les liens à travers la pandémie et faire briller les artistes d’ici, que cela soit à l’aide de courts métrages, de vidéoclips ou de sessions de présentation de leurs spectacles sur des plateformes de réseautage. En appui, la Fondation a rendu admissibles toutes les activités de promotion pertinentes permettant de conserver les liens développés précédemment pour maintenir la place acquise dans l’esprit et l’imaginaire du public et des professionnels internationaux. C’est, par ailleurs, dans ce même esprit qu’un nouveau volet ponctuel a aussi été ajouté au programme Vitrines musicales, afin de permettre aux communautés de langue officielle en situation minoritaire de réaliser des captations de spectacle de grande qualité pouvant rivaliser avec les productions nationales et internationales alors que les prestations scéniques ont été mises sur pause.
Le développement d’une industrie de la musique canadienne diversifiée à tous points de vue est un objectif cher à la Fondation, qui se traduit notamment par l’obligation pour les organisations à but non lucratif financées d’adopter une politique visant l’égalité des sexes, la diversité et l’inclusion, ainsi que par la poursuite de son étude avec la chercheure Joëlle Bissonnette sur les femmes et les personnes non binaires en musique dont le rapport final devrait paraître à l’automne 2021. Notons, d’ailleurs, que sur le plan de la gouvernance, la Fondation a accueilli deux nouvelles administratrices pour combler de nouveaux postes d’administrateurs externes et indépendants créés durant l’année 2019-2020. Elle a aussi bonifié sa politique de gestion de risques, un exercice complexe à réaliser mais important pour toute organisation.
En terminant, au nom du conseil d’administration, je tiens à souligner le travail colossal effectué par l’équipe de Musicaction. Alors que la Fondation a plus que doublé ses contributions d’aide durant l’année 2020-2021, passant de 13 M$ à près de 28 M$, les frais d’administration ont été maintenus à un même niveau, la charge de travail supplémentaire ayant été assumée par la même équipe, et ce, en télétravail, tout en continuant d’assurer un accompagnement de qualité pour les clientèles régulières et nouvelles.
De toutes ces réalisations, on peut dire que la Fondation demeure en phase avec l’industrie de la musique canadienne francophone, et c’est dans ce contexte empreint de sollicitude et d’ouverture que je continue d’occuper le poste de président de son conseil d’administration.
Pierre Rodrigue
Président du conseil d’administration